Fouad Abdelmoumni : Parcours d’un militant des droits de l’homme et sa récente condamnation

Fouad Abdelmoumni : Fouad Abdelmoumni, né en 1958 à Berkane, est un économiste et militant marocain des droits de l’homme. Son parcours est marqué par un engagement constant en faveur de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement inclusif au Maroc et en Afrique. Récemment, il a été condamné à six mois de prison ferme, une décision qui a suscité de nombreuses réactions tant au niveau national qu’international.

Biographie de Fouad Abdelmoumni

Fouad Abdelmoumni a grandi dans un Maroc en pleine mutation post-indépendance. Dès son plus jeune âge, il s’engage dans des mouvements clandestins, notamment le Syndicat national des lycées en 1972, à l’âge de 14 ans. Son activisme précoce le conduit à être emprisonné pendant cinq ans sous le régime du roi Hassan II, période durant laquelle il est considéré comme un prisonnier de conscience.

Après sa libération, Abdelmoumni poursuit des études en économie, obtenant un diplôme en économie du développement de l’Université Mohammed V de Rabat et un diplôme équivalent à un MBA de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises de Casablanca.

proparco.fr Il devient une figure centrale de la société civile marocaine, œuvrant pour la promotion des droits de l’homme et la transparence.

Engagement dans le microcrédit et la transparence

L’une des contributions majeures de Fouad Abdelmoumni est dans le domaine du microcrédit. En 1997, il fonde l’association Al Amana, une organisation non gouvernementale dédiée à fournir des services financiers aux populations défavorisées du Maroc. Sous sa direction, Al Amana devient l’une des principales institutions de microfinance du pays, avec un portefeuille de 200 000 prêts d’une valeur de 55 millions de dollars.

Parallèlement, Abdelmoumni s’implique activement dans des réseaux régionaux et internationaux de microfinance. Entre 2003 et 2005, il préside le conseil d’administration de Sanabel, un réseau d’institutions de microfinance dans les pays arabes. Il siège également au conseil d’administration de Women’s World Banking et du comité consultatif d’AfriMAP.

En 2016, son engagement pour la transparence et la lutte contre la corruption est reconnu lorsqu’il est élu secrétaire général de Transparency Maroc, la branche marocaine de Transparency International.

fr.wikipedia.org Dans ce rôle, il plaide pour une gouvernance transparente et responsable, dénonçant les pratiques corruptives et promouvant l’intégrité dans les affaires publiques.

Condamnation récente et réactions

Le 4 mars 2025, le tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ à Casablanca condamne Fouad Abdelmoumni à six mois de prison ferme et à une amende de 2 000 dirhams. Les charges retenues contre lui sont l’atteinte à une institution organisée et la dénonciation fallacieuse d’un crime. Cette condamnation fait suite à une publication sur les réseaux sociaux où Abdelmoumni exprimait son opinion sur des sujets d’intérêt public.

Son arrestation, le 30 octobre 2024 à Témara par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), avait déjà suscité des réactions de la part de diverses organisations de défense des droits de l’homme. Celles-ci dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et appellent à sa libération immédiate. Le parquet, quant à lui, estime que les propos d’Abdelmoumni constituent une infraction relevant de l’outrage à une autorité publique et de la fausse dénonciation d’un crime, justifiant ainsi les poursuites à son encontre.

Contexte politique et implications

La condamnation de Fouad Abdelmoumni intervient dans un contexte où le Maroc est souvent salué pour ses réformes politiques et économiques. Cependant, des voix critiques estiment que des défis subsistent en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression. Le cas d’Abdelmoumni met en lumière les tensions persistantes entre les autorités et les militants de la société civile.

Cette affaire soulève également des questions sur l’équilibre entre la sécurité nationale et les libertés individuelles. Les autorités marocaines justifient souvent les restrictions imposées aux activistes par des préoccupations liées à la stabilité et à la sécurité du pays. Cependant, les défenseurs des droits de l’homme appellent à une plus grande tolérance envers la critique et à la protection des libertés fondamentales.

Conclusion

Fouad Abdelmoumni demeure une figure emblématique de la lutte pour les droits de l’homme et la transparence au Maroc. Sa récente condamnation met en exergue les défis auxquels sont confrontés les militants dans leur quête d’une société plus juste et transparente. Il est essentiel que le Maroc continue de progresser vers une gouvernance démocratique qui respecte et protège les droits fondamentaux de tous ses citoyens.

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