Défis et perspectives de l’agriculture marocaine face à la diminution du cheptel

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l’agriculture : Impact de la baisse du cheptel national sur l’agriculture et l’industrie de la viande au Maroc

Le Maroc est un pays dont l’agriculture et l’élevage jouent un rôle central dans l’économie nationale et la sécurité alimentaire. Cependant, une récente déclaration d’Ahmed Bouari, responsable du Développement rural et des Eaux et Forêts, met en lumière une réalité préoccupante : une baisse de 38 % du cheptel national par rapport à 2016. Cette diminution significative, mise en évidence par le recensement national du secteur agricole, suscite de profondes inquiétudes quant aux répercussions sur la production de viande et la durabilité du secteur.

Les causes de la baisse du cheptel

La diminution du cheptel marocain s’explique par plusieurs facteurs interdépendants qui ont affecté la capacité des éleveurs à maintenir leur activité.

1. Sécheresse et changement climatique

Le Maroc fait face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et sévères. La raréfaction des ressources en eau a entraîné une réduction des pâturages et des cultures fourragères, impactant directement la disponibilité alimentaire pour le bétail. Les éleveurs, incapables de subvenir aux besoins de leurs animaux, ont été contraints de réduire leur cheptel.

2. Augmentation du coût des aliments pour bétail

Le prix des aliments pour bétail, notamment l’orge et le foin, a connu une hausse importante ces dernières années en raison des perturbations économiques et de l’inflation. Cette augmentation des coûts de production a dissuadé de nombreux éleveurs de poursuivre leur activité, aggravant ainsi la diminution du cheptel.

3. Pandémie de COVID-19 et crise économique

La crise sanitaire mondiale a eu des effets dévastateurs sur plusieurs secteurs économiques, y compris l’élevage. Avec la fermeture des marchés, la réduction des exportations et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, de nombreux éleveurs ont été contraints de vendre leurs animaux prématurément ou d’arrêter leur activité.

4. Insuffisance des mesures d’accompagnement

Bien que des programmes de soutien agricole existent, de nombreux éleveurs dénoncent le manque d’aide suffisante face aux défis actuels. L’accès limité aux subventions, aux crédits agricoles et aux infrastructures modernes freine la résilience du secteur de l’élevage.

Conséquences de la baisse du cheptel

La diminution du cheptel national a des répercussions profondes sur plusieurs aspects économiques et sociaux du pays.

1. Impact sur la production de viande

La raréfaction du bétail entraîne une baisse significative de la production de viande rouge et blanche. En conséquence, les prix des viandes sur le marché national connaissent une hausse importante, rendant ces produits moins accessibles à la population marocaine.

2. Risques pour la sécurité alimentaire

Avec une offre en viande en baisse et des prix en augmentation, la consommation de protéines animales diminue, ce qui peut avoir un impact sur la nutrition des ménages, notamment chez les populations vulnérables.

3. Conséquences économiques pour les éleveurs

L’agriculture marocaine est confrontée à des défis majeurs, notamment la diminution du cheptel et la fluctuation des prix des produits agricoles. Ces enjeux ont des répercussions significatives sur l’économie nationale et la sécurité alimentaire. Cet article explore les causes de ces problèmes, les mesures prises par le gouvernement et les perspectives d’avenir pour le secteur agricole au Maroc.

Le secteur agricole est un pilier essentiel de l’économie marocaine, contribuant de manière significative au produit intérieur brut (PIB) et employant une grande partie de la population rurale. Cependant, ces dernières années, l’agriculture marocaine a été confrontée à des défis croissants, notamment la diminution du cheptel, la baisse de la production laitière et la fluctuation des prix des produits agricoles. Ces défis sont exacerbés par des facteurs tels que le changement climatique, la sécheresse récurrente et les fluctuations des marchés mondiaux.

Diminution du cheptel et de la production laitière

Selon le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, le secteur de l’élevage au Maroc connaît des difficultés depuis trois années consécutives. Ces difficultés sont principalement dues à la sécheresse persistante, à la hausse des prix des aliments pour animaux et à la baisse de la production fourragère. Ces facteurs ont conduit à une diminution significative du cheptel national. En 2022, la production de lait a atteint 2 milliards de litres, soit une baisse de 11 % par rapport à 2021, où la production était de 2,25 milliards de litres. Le nombre de femelles productrices de lait a également diminué de 5 % au cours de la même période.

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Fluctuation des prix des produits agricoles

Les prix des produits agricoles, en particulier de la viande rouge et blanche, ont connu une augmentation notable sur les marchés marocains. Le ministre de l’Agriculture a attribué cette hausse à une demande accrue, tout en niant une augmentation des prix des légumes de base. Il a souligné que le gouvernement travaille à stabiliser les prix en soutenant la production locale et en facilitant les importations pour compenser le déficit de l’offre.

Mesures gouvernementales pour soutenir le secteur agricole

Face à ces défis, le gouvernement marocain a mis en place plusieurs mesures pour soutenir le secteur agricole. Parmi ces mesures figurent le soutien aux éleveurs par la subvention des aliments pour animaux, la préservation de la santé du cheptel et l’ouverture et le soutien des importations pour stabiliser les prix sur le marché local. Le ministre de l’Agriculture a également rappelé que le budget total des investissements dans les projets d’irrigation a atteint 27,7 milliards de dirhams depuis le lancement de la stratégie “Génération Verte” en 2021.

Impact de la sécheresse sur l’agriculture marocaine

La sécheresse récurrente au Maroc a eu un impact profond sur le secteur agricole. Elle a entraîné une réduction significative de la production céréalière, avec une baisse estimée à 69 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Cette situation a également affecté la disponibilité des pâturages, augmentant la dépendance des éleveurs aux aliments pour animaux achetés, ce qui a accru les coûts de production et réduit la rentabilité.

Réactions des agriculteurs et des éleveurs

Les agriculteurs et les éleveurs marocains expriment leurs préoccupations face à ces défis. Ils signalent une baisse de la demande pour certains types de bétail, notamment les brebis sans agneaux, dont le prix a diminué sur le marché. Les éleveurs soulignent également la volatilité des prix, avec des baisses allant de 300 à 500 dirhams par tête de bétail. Malgré ces défis, la demande pour les moutons destinés à l’Aïd al-Adha reste élevée, ce qui maintient les prix de ces animaux relativement stables.

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Perspectives d’avenir pour l’agriculture marocaine

Pour assurer la durabilité du secteur agricole, le Maroc doit adopter des stratégies à long terme qui tiennent compte des défis actuels et futurs. Cela inclut l’adoption de pratiques agricoles résilientes au climat, l’investissement dans des technologies d’irrigation efficaces et la diversification des cultures pour réduire la dépendance à certaines productions vulnérables aux conditions climatiques. Le gouvernement a déjà commencé à mettre en œuvre certaines de ces stratégies dans le cadre de la “Génération Verte”, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir la résilience du secteur face aux défis climatiques et économiques.

L’agriculture marocaine est à un carrefour critique. Les défis actuels, tels que la diminution du cheptel, la fluctuation des prix des produits agricoles et les impacts de la sécheresse, nécessitent une action concertée de la part du gouvernement, des agriculteurs et des parties prenantes. En adoptant des stratégies durables et en investissant dans des solutions innovantes, le Maroc peut renforcer la résilience de son secteur agricole et assurer la sécurité alimentaire pour ses citoyens.

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La diminution du cheptel entraîne une perte de revenus pour les éleveurs et les agriculteurs, aggravant ainsi la précarité dans les zones rurales. L’abandon de l’élevage prive également de nombreux travailleurs du secteur d’une source de subsistance essentielle.

4. Hausse des importations de viande

Face à la pénurie de production locale, le Maroc est contraint d’augmenter ses importations de viande, ce qui pèse sur la balance commerciale du pays et expose les consommateurs à une dépendance accrue vis-à-vis des marchés étrangers.

Solutions et perspectives pour relancer le secteur de l’élevage

Pour contrer cette baisse préoccupante du cheptel et revitaliser le secteur de l’élevage, plusieurs mesures peuvent être envisagées.

1. Mise en place de politiques de soutien adaptées

L’État doit renforcer les subventions et l’accompagnement des éleveurs en leur offrant un accès facilité aux financements, aux assurances agricoles et aux infrastructures modernes pour la gestion du bétail.

2. Développement de solutions durables face au changement climatique

L’investissement dans des techniques d’élevage adaptées au climat aride, telles que l’irrigation efficiente des cultures fourragères et la promotion de races résistantes à la sécheresse, est essentiel pour assurer la pérennité du secteur.

3. Valorisation des productions locales et encouragement de la consommation responsable

Des initiatives visant à favoriser la consommation de viande issue de l’élevage local pourraient être mises en place, notamment par des campagnes de sensibilisation et des incitations économiques.

4. Modernisation et digitalisation du secteur

L’adoption de technologies innovantes dans la gestion du cheptel, comme le suivi numérique des animaux et l’amélioration des techniques d’alimentation, pourrait contribuer à accroître la productivité et la rentabilité des éleveurs.

Conclusion

La baisse de 38 % du cheptel national depuis 2016 constitue un défi majeur pour l’économie marocaine et la sécurité alimentaire du pays. Les causes de cette crise sont multiples, allant du changement climatique à la crise économique. Afin d’assurer la pérennité du secteur de l’élevage, des actions stratégiques et concertées sont nécessaires, impliquant aussi bien l’État que les acteurs du secteur privé. Avec des mesures adaptées, le Maroc pourra surmonter cette crise et garantir un avenir plus stable à son industrie de la viande et à ses éleveurs.

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