Abdelmadjid Tebboune : Parcours, Politique et Relations avec la France

Abdelmadjid Tebboune

Abdelmadjid Tebboune : Abdelmadjid Tebboune, né le 17 novembre 1945 à Mécheria, est une figure politique majeure en Algérie. Son parcours, marqué par diverses responsabilités au sein de l’administration et du gouvernement, l’a conduit à la présidence de la République en décembre 2019. Depuis lors, il a joué un rôle central dans la définition des politiques intérieures et extérieures de l’Algérie, notamment en ce qui concerne les relations avec la France.

Jeunesse et formation

Issu d’une famille originaire de Boussemghoun, dans la wilaya d’El Bayadh, Abdelmadjid Tebboune est le fils d’Ahmed Tebboune, membre de l’Association des oulémas musulmans algériens, et de Fatima Affane. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1965, il intègre l’École nationale d’administration (ENA), dont il sort diplômé en 1969, spécialisé en économie et finances.

Début de carrière administrative

Sa carrière professionnelle débute à Béchar, où il occupe successivement les postes d’administrateur, de chargé de mission, puis de secrétaire général de la wilaya de Djelfa en 1974. Il est ensuite muté à Adrar, Batna et M’sila, avant de devenir wali (préfet) des wilayas d’Adrar, Tiaret et Tizi Ouzou.

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Ascension politique

Abdelmadjid Tebboune entre sur la scène nationale en 1991 en tant que ministre délégué chargé des Collectivités locales. Il occupe ensuite divers portefeuilles ministériels, notamment celui de la Communication et de la Culture en 1999, puis de l’Habitat et de l’Urbanisme en 2001. En 2017, il est nommé Premier ministre, mais son mandat est de courte durée.

Élection à la présidence

En décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune est élu président de la République algérienne avec 58,15 % des suffrages exprimés. Son élection intervient dans un contexte de manifestations massives du mouvement Hirak, qui réclame une refonte du système politique.

Relations avec la France

Les relations entre l’Algérie et la France ont toujours été complexes, marquées par l’histoire coloniale et les enjeux géopolitiques actuels. Sous la présidence de Tebboune, ces relations ont connu des hauts et des bas.

En août 2022, une “nouvelle ère” de partenariat a été annoncée entre les deux pays, avec la signature d’une déclaration conjointe visant à renforcer la coopération.

Cependant, des tensions subsistent, notamment en raison du soutien de la France au Maroc concernant la question du Sahara occidental. En octobre 2024, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé le soutien de la France à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui a exacerbé les tensions avec l’Algérie, alliée du Front Polisario.

En février 2025, dans une interview accordée au journal français L’Opinion, Abdelmadjid Tebboune a dénoncé un “climat délétère” entre Alger et Paris, tout en se disant ouvert au dialogue pour améliorer les relations bilatérales.

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Politique intérieure

Sur le plan intérieur, le président Tebboune a mis l’accent sur la diversification de l’économie algérienne, traditionnellement dépendante des hydrocarbures. Il a également promu des réformes visant à améliorer la gouvernance et à lutter contre la corruption.

Cependant, son mandat a été marqué par des critiques concernant la répression du mouvement Hirak et des restrictions sur la liberté de la presse. Malgré cela, il a été réélu pour un second mandat en septembre 2024 avec 94,65 % des voix, bien que le taux de participation ait été faible, reflétant une certaine désillusion de la population.

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Les relations entre la France et l’Algérie traversent actuellement une période de tensions marquées, principalement sur le plan diplomatique. Si les échanges commerciaux persistent, le dialogue politique semble au point mort. En effet, les déclarations hostiles de part et d’autre ne cessent d’alimenter la crise, rendant difficile toute tentative de réconciliation.

À l’origine de cette crise, la décision de Paris d’apporter son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, un territoire disputé depuis plus de cinquante ans entre le Maroc et le Front Polisario, ce dernier étant soutenu par Alger. Cette annonce a ravivé les tensions entre les deux pays, mettant en exergue des différends historiques et politiques jamais complètement résolus.

Dans ce climat délétère, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé son accord avec la nécessité de reprendre le dialogue, un appel également lancé par Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française. Toutefois, selon Tebboune, cette reprise du dialogue ne pourra se faire sans des prises de position claires et fortes de la part des responsables français, notamment du président Emmanuel Macron. Pour lui, la République française s’incarne avant tout dans son chef d’État, laissant entendre que toute avancée significative doit venir de lui.

Un autre point de friction entre les deux pays concerne l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal, critique du régime algérien, détenu depuis novembre dernier. Cette affaire a suscité de nombreuses réactions en France, notamment en raison de la double nationalité de l’écrivain. Cependant, pour le président algérien, il s’agit d’un dossier purement algérien et non d’un problème international. Il estime même que cette situation est exploitée pour ternir l’image de l’Algérie sur la scène internationale.

Selon les autorités algériennes, Boualem Sansal bénéficie d’un suivi médical et de contacts réguliers avec sa famille, tout en attendant son procès dans les délais impartis par la justice. Néanmoins, l’absence de visite consulaire et la médiatisation de son cas en France laissent penser à une affaire plus politique que judiciaire, alimentant davantage les tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

La situation actuelle illustre une relation fluctuante entre les deux nations, où les tensions historiques et les divergences politiques continuent de freiner tout rapprochement durable. Si la volonté de dialogue est exprimée, elle demeure tributaire d’engagements concrets et de gestes politiques forts, seul moyen de rétablir une confiance mutuelle entre la France et l’Algérie.

Conclusion

Abdelmadjid Tebboune est une figure centrale de la politique algérienne contemporaine. Son parcours, de l’administration locale à la présidence, illustre son engagement envers son pays. Les défis auxquels il est confronté, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, sont nombreux, et sa capacité à naviguer ces complexités déterminera l’avenir de l’Algérie.

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