“El Mordjene Maroc : Le Phénomène de la Pâte à Tartiner Algérienne au Maroc”
El Mordjene Maroc : Découvrez comment la pâte à tartiner algérienne El Mordjene conquiert le marché marocain malgré les tensions diplomatiques, surpassant même des marques internationales.”
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El Mordjene Maroc : Le Phénomène de la Pâte à Tartiner Algérienne au Maroc
Au Maroc, la pâte à tartiner El Mordjene, un produit algérien, rencontre un succès fulgurant au point de surclasser Nutella. Disponible dans les « échoppes et épiceries spécialisées en produits de contrebande qui pullulent aux quatre coins du royaume », ce produit coûte cher, fait savoir L’Opinion. Au Maroc, le pot de 700 grammes est vendu à plus de 350 dirhams, alors qu’il ne dépasse pas l’équivalent de 40 dirhams en Algérie. Une aubaine pour les commerçants. L’un d’entre eux exerçant dans la ville de Rabat a d’ailleurs confié qu’il réussit à écouler une cinquantaine de pots d’El Mordjene par mois, « ce qui n’est pas rien vu son prix ».
Malgré les tensions diplomatiques persistantes entre le Maroc et l’Algérie, certains produits algériens, notamment la pâte à tartiner El Mordjene, connaissent un succès retentissant sur le marché marocain. Ce phénomène soulève des questions sur les dynamiques commerciales et culturelles entre les deux nations.
Introduction
Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont marquées par des différends politiques et territoriaux depuis des décennies. Cependant, au-delà de ces tensions, des échanges commerciaux informels persistent, illustrés par l’engouement des consommateurs marocains pour certains produits algériens. Parmi eux, la pâte à tartiner El Mordjene se distingue par sa popularité croissante, rivalisant avec des marques internationales bien établies.
Origine et Popularité de la Pâte à Tartiner El Mordjene
Produite par l’entreprise algérienne CEBON depuis 1997, El Mordjene est une pâte à tartiner qui a rapidement conquis le cœur des consommateurs algériens et, par extension, marocains. Sa recette unique et son goût rappelant des confiseries célèbres comme le Kinder Bueno et le Ferrero Rocher ont contribué à son succès fulgurant. Malgré les restrictions commerciales officielles entre les deux pays, El Mordjene trouve son chemin vers les étals marocains, souvent par le biais de circuits informels.
Les Circuits de Distribution Informels
Cette pâte à tartiner algérienne n’est cependant pas estampillée « Made in Algérie ». Les pots d’El Mordjene vendus au Maroc sont visiblement estampillés « Made in Türkiye ». Avec cette inscription, les pots d’El Mordjene peuvent entrer plus facilement au Maroc qui a signé un accord de libre-échange avec la Turquie, estime le président de l’Association de Protection du Consommateur (UNICONSO), Ouadie Madih, cherchant toutefois à savoir pourquoi ce produit, s’il est vraiment produit en Turquie, ne se vend pas librement dans les grandes surfaces, ou encore pourquoi les pots ne portent pas le tampon de l’Office national de Sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Une commerçante en ligne basée à Agadir semble avoir la réponse. Elle explique que El Mordjene est clandestinement introduit au Maroc. Les pots arrivent au royaume dans les bagages de ressortissants marocains résidant en Tunisie, aux Émirats arabes unis ou au Qatar, qui les vendent une fois arrivés au Maroc, précise-t-elle. Et d’ajouter que des commerçants prennent ensuite le relais et revendent les produits en ligne, et proposent même une livraison à domicile pour un prix qui peut atteindre, voire dépasser, les 400 dirhams pour le pot de 700 grammes.
Les dattes algériennes, notamment la variété de Deglet Nour, c’est l’autre produit qui s’écoule bien sur le marché marocain en dépit des campagnes de boycott. Ces dattes sont généralement préférées aux dattes marocaines, « dont la qualité a baissé au fil des années, contrairement à leurs prix, qui restent élevés », fait savoir le média Actu-Maroc. Alors que certains s’interrogent sur le circuit qu’arpentent les dattes algériennes avant de faire leur entrée au Maroc, des commerçants de Bni Drar, localité frontalière, assurent qu’ils ont importé ces dattes légalement via les ports de Béni Ansar à Nador ou encore via celui de Tanger.
L’importation officielle de produits algériens au Maroc est limitée en raison des relations diplomatiques tendues. Cependant, la demande croissante pour El Mordjene a conduit au développement de circuits de distribution parallèles. Selon des commerçants locaux, la pâte à tartiner est souvent introduite clandestinement via des voyageurs ou des réseaux informels, puis vendue dans des échoppes et épiceries spécialisées. Cette situation entraîne une augmentation significative des prix, le pot de 700 grammes pouvant atteindre plus de 350 dirhams au Maroc, contre l’équivalent de 40 dirhams en Algérie.
Les Défis Sanitaires et Réglementaires
L’absence de canaux d’importation officiels soulève des préoccupations quant à la qualité et à la sécurité des produits. Les pots d’El Mordjene vendus au Maroc portent souvent la mention “Made in Türkiye”, ce qui interroge sur leur véritable origine et sur les contrôles sanitaires effectués. Le président de l’Association de Protection du Consommateur (UNICONSO), Ouadie Madih, souligne la nécessité de clarifier ces points pour assurer la sécurité des consommateurs marocains.
L’Impact des Réseaux Sociaux
Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la popularité d’El Mordjene au Maroc. Des vidéos de dégustation, des avis positifs et des recommandations circulent largement, alimentant la demande et renforçant la notoriété de la marque. Cette viralité numérique contribue à contourner les obstacles diplomatiques et commerciaux, en créant une communauté de consommateurs passionnés et informés.
Comparaison avec les Produits Locaux et Internationaux
La montée en popularité d’El Mordjene au Maroc pose la question de la concurrence avec les produits locaux et internationaux. Malgré un prix plus élevé, la pâte à tartiner algérienne séduit par son goût distinctif et sa texture unique, offrant une alternative appréciée aux marques établies comme Nutella. Cette préférence des consommateurs marocains pour un produit étranger, malgré les tensions politiques, témoigne de la force des liens culturels et des goûts partagés entre les deux pays.
Les Dattes Algériennes : Un Autre Exemple de Succès
Outre la pâte à tartiner, les dattes algériennes, notamment la variété Deglet Nour, sont très prisées sur le marché marocain. Malgré des campagnes de boycott et des préoccupations sanitaires, ces dattes continuent d’être importées, souvent via des circuits informels similaires à ceux d’El Mordjene. Les consommateurs marocains apprécient leur qualité supérieure, ce qui illustre une fois de plus la complexité des relations commerciales entre les deux nations.
Les Enjeux Économiques et Politiques
La popularité de produits algériens comme El Mordjene au Maroc soulève des questions sur les politiques commerciales et les relations diplomatiques entre les deux pays. D’un côté, la demande des consommateurs pour ces produits suggère une ouverture culturelle et une interconnexion économique informelle. De l’autre, les restrictions officielles et les tensions politiques entravent le développement de canaux de distribution légaux, privant ainsi les deux économies de bénéfices potentiels.
Conclusion
Le phénomène El Mordjene au Maroc illustre la complexité des relations entre le Maroc et l’Algérie, où les préférences des consommateurs et les liens culturels transcendent les barrières politiques et économiques. Pour répondre à cette demande croissante et assurer la sécurité des produits, il serait bénéfique d’envisager des solutions permettant une importation légale et contrôlée de ces produits, favorisant ainsi des échanges commerciaux plus harmonieux entre les deux nations.
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